Un peu d'Histoire

 

  • Le Kintoa

Le porc de race basque, appelé aussi Pie Noir du Pays Basque ou Euskal Xerria en basque, fait partie des 6 races locales porcines françaises. C’est une « race de pays » qui était originellement répartie sur l’ouest des Pyrénées françaises et espagnoles.

Cette race locale porcine est l'une des plus anciennes d'Europe et comme les autres elle a failli disparaître au profit de races dites "classiques (= porc rose) plus productives. 

Héritage agronomique autant que culturel, le porc de race basque a fortement influencé le développement de la société basque au fil de l'histoire.

  • Dès le XIIème siècle, son élevage a notamment permis l'essor économique et le peuplement d'une zone située au cœur de l'ancien royaume de Navarre (l'actuelle vallée des Aldudes), dénommée "Kintoa" du nom de l'impôt que prélevaient les Rois sur les porcs qui y venaient en transhumance de tout le Pays Basque.
  • La baisse des effectifs date du début du XIXème siècle: les hommes déboisent fortement les collines du Pays Basque afin de libérer des terres pour le pâturage des brebis. La diminution des surfaces en hêtres, chênes et châtaigniers entraîne une moindre disponibilité en parcours pour les porcs.

Les élevages de porcs se déplacent alors des montagnes vers les plaines, de l'extérieur à l'intérieur des bâtiments situés à proximité des villes qui se développent fortement. Les races anglaises nouvellement introduites (Large White, Landrace), aux performances de production largement supérieures accélèrent le déclin du porc basque.

 

Et aujourd'hui?

 

Grâce aux efforts conjugués de l’ITP, l’INRA et d’une poignée d’éleveurs du Pays Basque convaincus par la nécessité de relancer la race, un programme de conservation génétique a été mis en place.
Ce programme a porté ses fruits : les effectifs de reproducteurs ont été multipliés par 10 en l’espace de 20 ans, et aujourd’hui, le porc basque est à la base d’une filière de produits de charcuterie de qualité, reconnue AOP.

 

  • La Kriaxera

 

image sets Le mulard Kriaxera est un mulard, c'est à dire que comme le mulet il est issu du croisement de deux espèces différentes donnant des hybrides trés robustes, mais qui sont stériles : il faut donc recréer le croisement en permanence.


Le mulet est un croisement entre le cheval et l'âne, alors que le mulard Criaxera est un croisement entre la cane Kriaxera, canard commun local et un mâle Barbarie d'origine sud américaine.image sets

Ce croisement, encore largement pratiqué dans notre région il y a 40 ans, a été peu à peu abandonné au profit de la cane blanche "pékin", d'origine asiatique et qui a pour avantage de pondre beaucoup d'oeufs, donc de canetons et d'avoir une croissance rapide. La sélection a encore amplifié ces caractères, avec pour conséquence une quasi-disparition du mulard Kriaxera, trop coûteux à produire.

Heureusement, il y a quelques années, une association de producteurs des Landes : TPL (Tradition des Pays Landais) a souhaité travailler à nouveau avec cette espèce locale, avec pour objectif d'obtenir à terme une AOC. Grâce au soutien du Conseil Général, un travail de collecte de rescapés, de sélection avec la société Option et d'accouvage fut mis en place.

Parallèlement, au Pays Basque, la famille Lataillade était l'un des derniers accouveurs à avoir abandonné sa souche "Kriaxera", réputée comme l'une des meilleures du pays. Ayant confié leurs derniers reproducteurs à une société censée faire un conservatoire des races locales, celle-ci avait en fait vendue sa collection à Taïwan.
Ils pensaient leur souche définitivement perdue, lorsque des retraités d'un village proche leur demandèrent s'ils seraient intéressés par la reprise de quelques couples de leur souche qu'ils avaient continué d'élever. Sautant sur l'occasion les Lataillade ont remonté leur troupeau, leur souche étant plus pure et respectueuse des caractéristiques de la race.

 

Et aujourd'hui?


Aujourd'hui les 2 démarches se rejoignent, l'accouveur landais ayant cessé son activité et confié aux Ets Lataillade le troupeau de reproducteurs.

Ces dernières années, cette souche a intéressée un nombre croissant de consommateurs dont certains, au sein de Slow-Food, ont souhaité en faire la promotion. Les producteurs fermiers travaillant avec cette souche ont décidé d'intégrer la démarche "Amalur" : collectif de 8 organisations de producteurs travaillant sur des espèces locales de grande valeur qualitative.

Ce collectif souhaite, au-delà de la certification "produits Sentinelles" décernée par Slow-Food International, créer des synergies entre ces différentes démarches et aider les producteurs dans la connaissance et l'amélioration de leurs produits.